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BRUNO EST MORT
IN MEMORIAM

Anecdotes et Souvenirs (les plus récentes en haut de page...)

 Coup de blues 

Soixante dix balais ! Deux greffes de cornées, un cancer hormono-dépendant, avec des métastases un peu partout, un pacemaker, une coronographie négative, (ouf !), et depuis un mois, une belle prothèse de la hanche gauche en bel acier, et céramique inusable. Raison pour laquelle, je me traîne avec une canne, et que je m’affale sur mon fauteuil devant mon ordinateur. Je vérifie si j’ai des mails, non, ! Rien ! Je me dis que je commence à me délabrer sérieusement, et que je vais bientôt ressembler à robot cop,  que ma mobilité s’est notablement réduite, et qu’il fut un temps où mon rayon d’action était bien plus étendu. je considère l’écran, et peu à peu au bourdonnement de la sono, se substitue le ronronnement d’un GMC. J’adorais le bruit du moteur de cet engin, il confirmait la puissance et la fiabilité de ce camion toujours en service en 58, et d’ailleurs je m’y vois, assis. Il fait nuit, mes camarades m’entourent, j’ai mon PM sur les genoux, ma musette TAP sur le dos, mes huit chargeurs m’agressent les flancs. Le camion roule en convoi sur une piste chaotique, devant  et derrière lui s’étire la brève colonne des autres GMC transportant le commando. Le chauffeur du train pilote son véhicule avec professionnalisme, il passe les vitesses et rétrograde, sans à coup, il respecte la distance avec son prédécesseur, et toujours le bruit magnifique du moteur qui chante à mes oreilles, et je m’imagine le flux d’essence qui est vaporisé généreusement dans les cylindres, et je pense qu’il doit consommer un peu plus qu’une quatre chevaux !

Je suis tiré de ma demi somnolence par un commencement d’agitation, tout le monde se lève, les premiers disparaissent dans la nuit derrière le camion, à mon tour je me place dos à la route, les pieds sur la ridelle à l’horizontale, et je me projette sur la piste. Coup de pot, je me reçois bien, et j’évite le roulé-boulé douloureux sur la piste caillouteuse. C’est fou le nombre de fois que nous avons sauté des camions en marche, en ce qui me concerne bien plus souvent que de Nord 2000.

On se regroupe sur le bord de la piste, il fait nuit noire, chaud et humide, l’air embaume du parfum des arbousiers et des résineux, on entend les cris des chacals, des rapaces nocturnes et ceux de leurs victimes. Je suis assis contre le talus, si confortablement que je sens le sommeil me gagner. Mais déjà sur un ordre silencieux, il faut se mettre en route.

Nous suivons la piste pendant un moment, puis nous empruntons un chemin qui grimpe à flanc de piton. Nous marchons « bite à cul », il fait si noir qu’on ne se voit pas. Pour vérifier parfois si on suit bien, il faut s’abaisser pour voir la masse du copain qui nous précède se découper sur le ciel noir, ma hantise de rompre le contact m’obsède, aussi, bien souvent, comme les autres, je tends la main pour le toucher.

Nous marchons depuis longtemps comme des hommes ivres, et je me demande comment le « guide » fait pour se repérer, quand le terrain devient plus facile, nous sommes maintenant sur une piste manifestement plus large et moins inégale, l’allure s’accélère, la progression devient plus aisée. Tellement facile, qu’un ordre est chuchoté tout au long de la colonne : marche commando !

On devait être à la bourre ! En tous cas fini la randonnée. Cinq cents mètres en marchant et cinq cents mètres en courant, en principe. Mais là on se contentait de suivre le train, on courait quand ça courait devant, et kif kif quand ça marchait.

On faisait un vacarme du diable, bonjour la discrétion ! Enfin, nous devions être loin de l’objectif. Tout mon barda tressautait sur ma carcasse, et je craignais de perdre quelque chose, en effet nous étions bardés de grenades et autres munitions. De plus après trois ou quatre petites courses, je commençais à regretter les « Pataugas » qui nous bouffaient la plante de pieds, mais qui étaient  notablement moins lourdes que les « Rangers ».

Après quelques temps de ce régime, nous commencions à fatiguer, je me consolais en pensant au tireur FM, et aux pourvoyeurs qui étaient chargés comme des bourricots, et qui ne devaient pas être à la fête. Néanmoins je respirais comme un soufflet de forge, et je baignais dans ma transpiration. C’était un mauvais moment à passer, et il fallait être philosophe. Mais quand même je me demandais comment nous réagirions en cas d’accrochage ! Je me rassurais en me disant que nos glandes sécréteraient suffisamment d’adrénaline pour nous mettre en état de défense. Et puis inch Allah comme disent les autres !

Après un temps indéterminé, nous avons repris un rythme plus calme, nous nous sommes mis à avancer d’une manière plus conventionnelle, d’autant plus que les première lueurs du jour s’annonçaient imperceptiblement, mais suffisamment pour nous permettre de marcher à vue, c'est-à-dire en respectant les distances.

L’aube n’était pas loin, un chien aboyait quelque part devant, il avait dû nous repérer, je sentais l’odeur si caractéristique d’une bergerie, ou d’une mechta. Notre progression est devenue plus précautionneuse et très lente. À un moment donné notre chef de stick nous a fait quitter la colonne, et nous nous sommes déployés selon ses indications à un endroit bien précis. J’ai perçu une odeur de fumée de tabac, et entendu des voix qui s’exprimaient calmement. Nous nous sommes couchés à plat ventre, j’ai placé deux DF devant moi, et j’ai armé mon PM. J’ai regardé mes camarades, ils m’ont souri, j’ai vu leurs dents blanches dans la pénombre……

Et puis j’ai entendu « À table !!! », c’est Suzy qui m’appelle, elle a préparé un plat bien de chez nous, des épinards et des pommes rissolées dans du beurre recouverts d’un calendos élaboré dans les règles.

Je prends ma canne, et clopine vers l’escalier. J’accélère l’allure quand j’entends le « plop » de la bouteille de rosé qu’elle débouche. J’espère que je ne vais pas me rompre le cou en descendant.

Jeannot

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19 Mars 1962:
Le Cdo est au bivouac à Tablat lorsqu'il reçoit l'ordre d'annuler
tout déplacement et d'attendre sur place les instructions en évitant tout
contact avec les populations. Il s'installe donc dans les ruines d'une
ferme-fortin. Entre 19h et 20h, alors que le crépuscule a déjà noyé les creux du
relief dans l'obscurité, une vive lueur rouge orangé éclaire tout à coup les
lignes de crête proches et le ciel presque noir de l'orage qui s'avance.
Quelques secondes plus tôt, j'avais suivi du regard un instant, les feux de
position d'un Nord Atlas, dont le bruit familier des moteurs avait attiré mon
attention. L'appareil en provenance de Béchar avec 11 militaires à bord dont 7
permissionnaires, venait de s'écraser à quelques mètres sous le col de Sakamody.
Les malheureux étaient à quelques minutes de Blida,leur destination.
Ce 19 mars a marqué durablement mon existence, date officielle du Cessez le feu
en Algérie que le FLN ne respectera pas. Souvenons-nous de ces milliers de
femmes, d'enfants, d'hommes qui seront portés disparus ou seront sauvagement
assassinés à partir du 19 mars. Recueillons-nous devant toutes ces victimes,
civiles et militaires, tous ces Européens et Harkis massacrés.

Brevet 184476
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Départ du Capitaine DOMINIQUE ..autre version

Le départ du Capitaine DOMINIQUE
Le Capitaine Dominique désirait que ses adieux fussent simples. Ses amis décidèrent autrement et c'est l'antique place Cesarée de Cherchell qui fut le théâtre de la cérémonie....
Le Colonel Monel commandant par intérim la ZOA, tint à présider au passage de commandement. Le Capitaine Dominique remit le fanion du commando au Lieutenant Hamel, devant un détachement des Unités du secteur qui rendait les honneurs. Il se porta ensuite à la tribune pour regarder défiler une dernière fois son commando qui, représente, nous en sommes certains, le meilleur de sa vie de soldat.
Après la prise d'armes un pot réunit tous nos amis à la ferme de la Pointe Riad. Au cours du repas, que le Colonel Duchâtel commandant le secteur de Cherchell, offrait en son honneur, le Capitaine reçut les hautes distinctions du secteur qu'il avait gagnées sur les pentes abruptes du djebel côtier. Commandeur de l'ordre de la Forêt Affaïne, Chevalier de l'Ordre du Grand Marcassin du Bonablal sont les récompenses dont le Capitaine malgré sa modestie n'est pas peu fier.
Tout se terminait, quand soudain, une estafette arriva porteuse d'un pli ultra confidentiel pour le Capitaine. Dans un silence religieux, il l'ouvrit et l'on reconnut la feuille caractéristique ornée des cachets multiples de l'A.L.N. Celle-ci ordonnait à tous les frères de la Willaya bretonne de faciliter le passage de leur nouveau chef.
B.R
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Départ du Capitaine DOMINIQUE

Le Capitaine DOMINIQUE a quitté le Commando.
Rappelé en Métropole après vingt-six mois dé séjour, je quitte le Commando avec peine. On ne consacre pas totalement deux
années à une Unité sans éprouver un certain déchirement au moment de la quitter....
Après le Lieutenant Guillaume, après le Lieutenant Titoulet, équipier puis successeur du Lieutenant de Vaisseau Guillaume,
j'ai eu pour mission de continuer l'expérience amorcée. Evoluant dans les zones laissées vides par le quadrillage, recherchant le renseignement au coeur des refuges rebelles, harcelant les bandes sur leurs itinéraires les plus sûrs, entraînant parfois les troupes des quartiers dans des aventures qu'elles n'avaient jamais imaginées, provoquant chez les commandants de secteur des ordres qu'ils n'auraient jamais donnés s'il ne s'était agi du Commando Guillaume, me battant avec les services pour faire vivre une Unité qui n'avait pas d'existence légale. J'ai trouvé la joie profonde du chef qui possède sa liberté d'action, une troupe solide supérieurement encadrée, l'estime et souvent l'amitié des gens au profit desquels elle travaillait.
Dans une ambiance excellente, née d'une même origine - la Brigade - et d'une volonté unanime d'être totalement opérationnelle, grâce à un rythme de vie qui éliminait rapidement les faibles, j'ai pu apprécier l'esprit d'équipe de gens tous tendus vers le même but, le plaisir de commander quand la distance hiérarchique qui sépare les hommes est compensée par une camaraderie issue des souffrances, des déboires et des succès communs.
Cette expérience a-t-elle été couronnée de succès ? Oui, si l'on en juge par l'apparition des Commandos de chasse de secteurs et par la création à l'échelon TAP d'un groupement de Commandos. Le Commando pouvait-il faire mieux ? Sans doute ! Mais à quel prix ? Il ne faut pas confondre fin et moyen.
Il me reste la fierté d'avoir été à la tête d'une Unité dont le Général Gracieux a dit que « sa présence, en dépit de son petit effectif, était un gage de succès »
Au moment où le Commando Guillaume change de régime, je lui souhaite de savoir conserver ses vertus : discrétion et rapidité, souplesse et force, esprit d'initiative et discipline. Je lui souhaite aussi de conserver son recrutement. Alors il n'y a pas de formules d'organisation ou de conditions d'emploi qui pourront l’empêcher de remporter à nouveau des victoires bien à lui.
Capitaine DOMINIQUE
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mai 1960 : Nouvelles du Commando Guillaume (EN VRAC !!)
Nous déménageons beaucoup ces temps-ci. Mais cela ne nous empêche pas de rester dans le même coin. Nous étions logés primitivement dans une salle de cinéma, après un passage rapide par un vieux moulin nous nous sommes retrouvés comme des princes dans de grandes salles possédant eau, électricité, etc..., tout ce qu'il faut pour le confort des petits Commandos....
Hélas ! Ces bâtiments ont été affectés à un centre d'instruction d'artillerie dont le premier soin du Colonel a été de nous mettre à la porte. Moyennant quoi nous nous retrouvons sous la tente... à double toit. En effet, comme 'la toile des grandes tentes de groupe est pourrie, nous avons installé nos individuelles au-dessus de nos lits... et i1 pleut, il pleut !
Explosion dans la nuit. (Amarante d'Amarante !) Une mine vient de fonctionner. Je vais au résultat. Quelques minutes plus tard : (On ne le mettra pas au bilan mais dans la marmite : c'est un lièvre.) Nous avons touché des réchauds à alcool solidifiés impeccables. C'est très agréable de se faire discrètement un « jus » chaud le matin après une nuit d'embuscade.
La scène se passe dans un buisson du Djebel Zaccar. Le jour vient de se lever. Du buisson émergent à peine deux antennes et en regardant de plus près on distingue quatre hommes dans le fourré : Le Lieutenant, les deux radios et l'agent de transmission lequel tourne le dos aux trois premiers et « chouf », par derrière. Tous claquent des dents. Un radio, pris d'une inspiration subite, fouille dans sa musette et en sort sous les regards intéressés : son bidon, son quart, le fameux réchaud, du sucre et deux sachets de Nescafé (je dis bien du « Nes » pas du « Meso » ni du « Martin »).
Et bientôt, le « jus » généreux fume dans le quart. Poli et serviable, il tend le récipient au Lieutenant qui approche ses lèvres avec un sourire béat... et se brûle à la première gorgée au point de ne pouvoir en avaler une seconde. Avec un « merci » douloureux, le quart est rendu à son propriétaire dont la grimace significative au contact du métal explique qu'il le tende au deuxième radio. Nouvelle grimace.
Coup d'oeil complice des trois premiers et le quart est passé à l'AT qui tout à sa mission d'observation n'a pas vu la série de grimaces. Calmement, il prend le quart, le porte à ses lèvres et d'un mouvement continu assèche le récipient avant que les trois autres aient pu intervenir. Le lendemain matin à peu près à la même heure : un lieutenant et deux radios trempent à tour de rôle leur doigt dans un quart d'eau en train de chauffer pour être sûrs qu'elle ne dépassera par la bonne température. L'AT, a quand même gagné quelque chose. Quand le Commando est en base arrière, on ne le désigne jamais pour la corvée de café... méfiance.
Le Grand Sachem à plume alias « Commando Porte-plume »  

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CHANGEMENT DE PATRON
C'est dans le décor antique de la place Césarée de Cherchell, que le Capitaine Flores vient de recevoir des mains du Lieutenant Hamel le fanion amarante du Commando Guillaume....

Le Lieutenant Hamel, pour conserver les traditions « SAS » nous était littéralement tombé du ciel le 11 octobre 1958, alors que le Capitaine Dominique blessé au cours d'un accrochage, venait de nous quitter momentanément.
Après cette prise de contact aussi pittoresque qu'inattendue, le Lieutenant Hamel assura les fonctions d'adjoint au chef du Commando jusqu'au 22 octobre 1959, date à laquelle il prit lui-même le commandement pendant 8 mois. Par son dynamisme, il sut maintenir les traditions de mordant, d'enthousiasme et cet esprit de chaude camaraderie traditionnelle au Commando.
Affecté à l'ESMIA de Coëtquidan, il nous quitte, mais gageons qu'il saura susciter parmi les Casoars plus d'une vocation pour le béret amarante, Son successeur, le Capitaine. Florès, plus connu sous le nom de « Bir Hakeim », n'est pas à présenter. La réputation de sa brillante carrière militaire l'avait déjà précédé, lors de sa nomination à la tête du Commando, dont nous savons déjà qu'il maintiendra les traditions. Une cérémonie plus intime, en l'occurrence un pot type Commando, suivit ce passage de Commandement

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Pour la St Michel 2006, le Cdt André Fourmont rencontre dans la crypte l'A/Chef Dabertrand conservateur de la salle d'honneur. Ce dernier fait remarquer à André qu'un des murs est nu et qu'on pourrait peut-être y apposer une plaque avec les noms des parachutistes du Cdo Guillaume morts pour la France. Cette idée séduit aussitôt André qui décide de monter un projet qu'il va soumettre au 3e RPIMa. Le dossier est présenté  mais semble rencontrer des difficultés dans les méandres administratifs.
C'est alors que Jacques Delery  vice-Président de l'UNP 17 se rend fin mars à Carcassonne pour accompagner son Président le Colonel Jean à l'assemblée générale de la FNAP, et à la demande d'André doit faire le point sur place à propos du dossier, s'il lui reste un peu de temps.
Comme à son habitude, Jacques, fait du "rentre dedans" manoeuvre comme un chef, interroge le Président de l'Amicale, réussit à bousculer le protocole,parvient à rencontrer le CDC qui malgré un emploi du temps hyper chargé et minuté lui accorde un court entretien pour lui annoncer qu'il souhaite voir aboutir ce projet. Jacques sans se démonter lance "quand mon Colonel?" -" Pour la St Michel, au cours d'une cérémonie officielle". "Merci mon Colonel !". Le Président Piaskowski présent à l'entretien, assure Jacques de son soutien, et c'est ainsi que notre "franc tireur" ramène dans ses bagages, cette émouvante nouvelle. La balle est désormais dans notre camp, il n'y a pas une seconde à perdre et nous allons faire en sorte d'être prêts pour honorer nos copains disparus, à la date fixée par le Colonel Frédéric du Vignaux.
Cà c'est un sacré coup de commando; coup de béret aux protagonistes de cette belle histoire..........................OBSERVE ET FRAPPE !

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Bizerte août 61:
Avec mon caractère un peu trempé, la guerre, la bagarre, OK pour moi!
Le reste, les positions à garder, pas très motivant pour un commando!
Surtout celles définies par un "cessez le feu" un peu trop hâtif !
Ce fut pénible de supporter les frustrations dues à l'arrêt brutal de notre progression vers une victoire totale.
La mise à genoux de nos adversaires et de leur chef Habib Bourguiba, était une évidence.
Oui, notre dépit fut grand devant la coalition de ces décideurs de la planète stoppant notre action avant l'estocade finale.
Des questions sans réponse, et qui le sont toujours.
Certains diraient que nous en avions  l'habitude!   Ma réponse est non,  je n'accepte pas! Des combats livrés et gagnés chèrement sur le terrain, interrompus par un simple coup de tampon au bas d'un document signé par un diplomate.
Cela rendait encore plus insupportables les regards arrogants et les fanfaronnades de nos vaincus.
Alors, un jour, un jour de trop, a garder cette caserne Morand, retenus derrière nos sacs de sable, une provocation de plus, et ce fut ma nature, "la vraie", celle que je ne conteste pas, qui s'exprima toute entière.
Face à l'insolence de nos ennemis de la veille, nous invitant à traverser la rue si on en avait le courage, je ne pus résister à l'appel intérieur et, confiant mon arme à mes copains, je répondis présent au défi, avec quand même la main sur une grenade.
NON, je ne regrette rien! Surtout pas d'avoir affronté ce jeune et courageux officier Tunisien formé en France. Nous échangeâmes quelques mots, face à face, les yeux dans les yeux, un combat à "armes égales" -notre courage réciproque -
Je n'ai jamais su son nom, lui ne connaît pas le mien, mais qu'il sache que son attitude exemplaire devant ses soldats vaincus et humiliés, n'aurait pas suffi à éviter que j'abrège cet affrontement d'homme à homme si d'aventure un seul des siens avait eu un geste d'humeur.
Merci au sergent Schmid, mon chef de groupe, d'être venu "sans plus" pour me ramener derrière nos sacs de sable.
Brevet 169296
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Texte communiqué par le Colonel Léonardi (Lieutenant à l'époque des faits)
Chers camarades parachutistes coloniaux,
 
Vous savez que je ne suis pas breveté "para", ce qui m'a mis et me met encore dans une situation de grande infériorité devant tous les Anciens du Cdo qui, par charité chrétienne ou parce qu'ils ne pouvaient pas se douter d'une telle anomalie, ne me l'ont jamais reproché. 
Cela étant, j'ai parcouru votre site et j'ai constaté que vous y travaillez beaucoup, ce dont je ne me lasserai pas de vous féliciter. 
Après avoir consulté la liste des personnels, je ferai les commentaires suivants: 
    - Pour l'histoire, je précise que j'ai servi, certes, à la Section de Cdt, mais au moins une fois comme chef du 1° Stick en remplacement du titulaire du poste. 
    - Le Sgt/chef GRANDIDIER, commandait le 4° stick avec LEDENIC comme adjoint. Au cours d'une opération héliportée dans le secteur de TENES que je commandais en remplacement du LT Hamel convoqué à Orléansville, il a été blessé gravement par une balle de PA tirée par un rebelle et évacué par hélicoptère. C'était en juin 1960 et il n'est plus revenu au Cdo comme la plupart de nos blessés... 
    - Le parachutiste ARPIN-PONT dont vous confirmez le décès sans autre précision était une figure pittoresque. Ancien loubard reconverti en soldat, il était en apparence  timide et doux comme un agneau. Mais, j'ai pu le constater de visu au cours des deux accrochages que j'ai vécus à ses cotés, c'était un guerrier sans peur, un artiste dans le maniement de son AA 52 et un tueur aussi sentimental avec le Fell qu'un tigre affamé tombant sur un buffle.   
    - J'aimerais savoir ce qu'est devenu le Parachutiste DELEGUEVITCH. Cet ancien mineur du Nord de la France était une force de la nature. Il était bon comme le pain et très doué pour le tir. Il marchait toujours en tête du stick du S/C prudent. Il avait été légèrement blessé d'un éclat de grenade dans la même opération que celle où Grandidier a été mis hors de combat. Il ne l'a même pas signalé! Un soir, par un beau clair de lune au cours d'une marche d'approche près de Cherchell, il s'est trouvé face à face avec 2 Fells armés qu'il a fauchés d'une seule rafale! C'était un professionnel, un expert du PM MAT 49!  
    - J'aimerais avoir des nouvelles du S/Lt LEXPERT qui était de mon temps, au 1° stick, le patron de notre actuel Cdt Fourmont . Il a été toujours un bon adjoint à un moment où, fin 1960, nous n'étions plus que 2 officiers au Cdo et traversions une période de turbulences diverses.
    - Je voudrais faire savoir à propos du Caporal-Chef MERABET el HADJ que j'avais fait enroler au Cdo parce qu'il avait servi avec moi dans un cdo de chasse, qu'il avait des qualités exceptionnelles de combattant, qu'il était titulaire de 2 citations, qu'il a servi fidèlement la France pendant toute la guerre d'Algérie, qu'il a échappé par miracle aux tueurs du FLN en 1962, qu'il a été rapatrié avec ses 9 enfants au Camp de Mourmelon et que, devenu civil, il a été assassiné, en 1971, à Chalons sur Marne, par 2 jeunes Français de souche à l'occasion d'une rixe. 
    - S'agissant du tableau d'honneur du Cdo où vous faites figurer à juste titre, le Cne Dominique, le S/C DELMAS, et les parachutistes CHRISTOFF et PERILLAT, je me permets de vous suggérer d'y ajouter le Sgt MATTEI Jacques ( Adjudant-chef ensuite et Chevalier de la LH), lequel, à la tête d'un demi-stick, en 1959 (???  Je n'ai pas mes documents avec moi), a donné l'assaut à un groupe de Fells, a récupéré avec ses hommes 3( trois) FM et X autres armes et a été blessé, avec d'autres(?), dans cette action glorieuse qui a beaucoup rapporté au Lt Dominique et aurait dû lui rapporter la Médaille Militaire au lieu d'une citation au CA. Fourmont sait tout de cette action d'éclat à laquelle il a participé et Mattei pourrait vous donner des détails qui méritent de passer à la postérité. 
Travaillez bien. Santé et Euros à tous. Stop et fin

Colonel Léonardi
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Bizerte, pour moi, ce sont des souvenirs, des bons, des moins bons.
C’est aussi cette petite anecdote :
 
Après les combats des 20, 21 et 22 juillet 61,  le cessez-le-feu intervient et pendant que les autorités militaires négocient avec le gouverneur de Bizerte, chacun occupe les positions acquises lors des affrontements. Le commando Guillaume, lui, s’installe dans la caserne Morand, et chaque stick se voit confier des tâches bien déterminées. Avec quelques commandos nous assurons la garde de la caserne qui occupe en centre ville un périmètre triangulaire entre l’avenue Hedi Chaker et la rue Bach Hemba. Les journées sont longues et ennuyeuses. Nous nous impatientons derrière des sacs de sable empilés qui ne nous dissimulent pas les regards arrogants et les attitudes provocatrices de nos vaincus.
Un matin, je suis désigné pour accompagner un chauffeur du cdo et son 4x4. Notre mission est de nous rendre aux différents points isolés dans la ville pour ravitailler les postes occupés par les nôtres. La mission est délicate, car nous circulons seuls dans les rues du centre ville au milieu d’une population civile Tunisienne traumatisée par les terribles combats de rues qui viennent de s’y dérouler. Chaque jour, j’assume cette distribution de vivres, lorsqu’un matin, en effectuant notre tournée habituelle, nous ne remarquons pas une effervescence particulière dans un quartier de la ville. Au retour, les choses vont se gâter, lorsque notre véhicule est pris à partie par un groupe assez nombreux de jeunes Destouriens (parti politico-militaire de jeunes gardes du Président Bourguiba) dont l’attitude ne fait aucun doute sur les intentions qui les motivent. Tout d’un coup, ils s’approchent en hurlant et nous menacent. Je crois me souvenir  qu’à cet instant, je me tenais debout à l’avant du dodge, et que je serrais mon arme d’une main. Soudain, des pierres atteignent le véhicule, et l’une d’elles me frappe à la tête. Sous l’impact et la douleur, je suis projeté en arrière, mon arme m’échappe et tombe sur la chaussée. Je crie au chauffeur de stopper, et le visage déjà couvert de sang et un peu sonné  je saute de la cabine et me précipite sur mon arme. Braquant la foule qui s’approche, avec mon PM, je hurle comme un fou aux jeunes excités de s’arrêter, pendant que le sang m’aveugle.
Que se passe-t-il à cet instant, dans ma tête ? Pourquoi n’ai-je pas tiré sur cette foule déchaînée ?
Respect des consignes strictes de ne pas ouvrir le feu quelles que soient les circonstances, ou bien  sentiment qu’en lâchant une rafale sur ces jeunes fanatiques, nous n’avions aucune chance de nous en sortir ?
Toujours est-il que le chauffeur lucide et courageux fît une marche arrière pour se porter à ma hauteur et me permettre ainsi de remonter dans le 4X4 qui démarra en faisant hurler le moteur.
La suite m’a été racontée par mes copains du Cdo ; je me souviens seulement avoir entendu une voix disant : « Conduisez-le à l’infirmerie ».
La petite cicatrice au front que je regarde chaque matin dans le miroir en me rasant, me rappelle cet incident et j’en éprouve une certaine fierté pour avoir eu la bonne attitude mais elle me rappelle aussi la folle solidarité de mes copains qui organisèrent discrètement de douloureuses représailles contre ces jeunes crétins, pour me venger.
 
SI J’AVANCE TU ME SUIS,  SI JE RECULE TU ME TUES, SI JE MEURS………TU ME VENGES !
J.DELERY  
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HARKIS : l' exception qui confirme la règle.
 
 Dés le mois d'AVRIL 1960,  le CDO a été renforcé par 22 Harkis, dont 2 S/OFF. Ils étaient détachés au Cdo par le GCP/RG . Pour la majorité d' entre eux il s' agissait de ralliés
les autres étaient des volontaires. Ce fut le cas du Sgt HAMLAHOUI,  qui avait fait ses classes au 9° RCP , ainsi que ses pelotons. Personnellement je l'ai revu en 1979 au camp de la Courtine, il était ADJT, et l' adjoint de l'officier de tir du camp.
Nous n'avons pas eu a nous plaindre d' eux bien au contraire; mais c'est bien connu il y a toujours l'exception à la règle.
Pour remplacer une défection dans le détachement, due à une maladie,  le GCP/RG nous avait envoyé un remplaçant " DJELAL - DJILLALLI " C'est lui L'exception à la règle
Au cours d'une OPS dans la presqu'île de COLLO,  nous étions installés pour effectuer l'observation de villages et de carrefours "OUED - PISTES " .car une patrouille avait relevé des traces 48 H avant.
Après avoir marché une bonne partie de la nuit, nous nous sommes installés chacun à nos emplacements prévus, par petits groupes de 4 à 5 hommes..
En attendant le lever du jour, afin de surveiller nos objectifs, dans chaque groupe pendant que nous nous reposions, l'un d' entre nous était en chouf.
A un moment donné, nous avons entendu des rafales de P.M. et ceux qui se trouvaient plus près ont vu l' un des nôtres dévaler la pente en tirant des rafales.Ils ont pensé qu'il poursuivait un rebelle.
Hélas c'était ce fameux harki " l'exception à la règle ", qui après avoir tué le sgt et  2 mdr,  blessé un 3°mdr, donnait le change en dévalant la pente vers l' oued.
En fait il venait de déserter. Encore aujourd'hui, nous sommes nombreux a en vouloir à ceux qui l'avaient retourné et débriffé, car ils étaient allés trop vite pour l'affecter dans une unité OPS.
 Quelques temps après, dans le même secteur, un prisonnier que nous avions fait, lors de son interrogatoire, nous confia que celui -ci après quelques jours de marche avait eu un contact avec un élément FLN, et lui avait raconté son action; ce dernier s' était méfié de lui tout de suite, l' avait laissé parler puis l' avait condamné et assassiné.
C'est pourquoi dans ma comptabilité de nos harkis, je ne l'ai pas pris en compte !  De plus il n'apparait pas dans "les hommes du CDO " il n'y a pas sa place.
 (Brevet  134394)     
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HISTOIRE COURTE MAIS VRAIE.
 
 Lors d'un départ en OPS, un des 2 radios de la CDT  était mal en point: pas question de l'emmener. Il fallait donc le remplacer immédiatement; heureusement tous les personnels du CDO , lors de leur stage de formation à BAYONNE avait appris à régler et utiliser l'ANPRC/10 .
 L' Adjudant du CDO désignait un remplaçant, en l' occurrence  l'agent de transmission de la CDT " un CHTI " .
  Au moment d'embarquer dans les véhicules nous l' avons entendu s' écrier :
< Mame - judant ! mame - judant ! ça parlons dans l'machin, j'y comprends na !! >
 
TRADUCTION :
< mon adjudant ! mon adjudant ! ça parle dans le poste radio ,je n'y comprends rien !!! >  ( CQFD )
(Brevet  134394)
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   Hommage à notre légendaire  Capitaine FLORES (Bir-Hakeim)

A notre arrivée en Algérie, le commando 30 a été « logé » dans un camp du train, en attente de notre armement  et de notre destination.  Sur place, pour occuper notre temps, il y avait entre autre, un cinéma. Un jour, début Septembre 1960, nous avions décidé d’aller ensemble à une séance. Pour ne pas trop changer les bonnes habitudes, « Mes copains » m’ont désigné pour aller prendre les billets. Donc, sans tricher, promis juré, je me présente dans la file d’attente, derrière un harki sympa. Ce dernier se retourne, et m’apostrophe dans ces termes : « Ce n’est pas parce que tu as une casquette de con sur la tête que tu as le droit de me bousculer », et non content de cette gentillesse, il m’attrape la veste. Alors, vu sa hargne + les propos sur ma casquette,  j’ai dû penser que la réflexion n’était pas nécessaire ; à l’époque je fumaillais des troupes, et ma main, étant donné la proximité de son visage,  n’a pas eu une grande distance à parcourir avant de le toucher. Il s’en est suivi une empoignade et un roulé au sol. Bref ! Mes copains HOCHSTRASSER en tête ont dû contenir les curieux, ou furieux comme vous voulez, qui par ailleurs étaient assez amis avec mon harki. (Pour la petite histoire, quelque jours avant, nous avions défilé devant une sentinelle, abattue et mutilée, et cela, juste après la désertion d’un locataire de l’endroit.)  Le piquet d’incendie, appelé à la rescousse  eût  du mal à remettre de l’ordre et se faire restituer la hache que l’un d’entre nous avait empruntée au cinéma. Bref ! Bilan des courses, un para blessé « moi », morsure à l’index gauche et tendon entamé. Et pour les autres ! Quelques uns m’ont accompagné à l’hôpital Maillot pour soigner des petits bobos. Après des soins, un peu de couture, et une nuit à faire dodo dans un vrai lit avec des draps. 
Retour à la base, et là, surprise,  plus de commando 30. il roulait vers Collo pour sa première opération. Ordre pour moi. Le rejoindre par mes propres moyens. Donc,  petit train et visite, à très petite vitesse de la magnifique côte Algérienne.  Arrivé à la BOA. Je me présente à un Adjudant, qui m’invite à me rendre sans délai dans la tente du capitaine. Superbe garde à vous en claquant les mains et talons, salut, et je m’annonce : deuxième classe Jacques DELERY du commando 30. Le Capitane FLORES se lève, vient vers moi et me flanque un magistral coup de poing au menton, je recule et j’entends, « Dans mon Commando, quand on commence une bagarre, on ne la finit pas à l’hôpital » re-garde à vous et re-salut, et je sors. Ce coup de poing toute ma vie je m’en suis rappelé, j’en suis fier. Et je suis sûr que mes copains en ont été jaloux. Merci mon Capitaine, venant de vous, ce geste et ces paroles je les porte comme une décoration. Je vous respecte, et je pense très souvent à vous. Quel chef vous étiez. Et si vous aviez été là toute ma vie, bien souvent cela m’aurait été utile de vous voir en colère.

Deuxième classe Jacques DELERY
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C'est en regardant sur le site, les photos des camarades du Commando, la plupart montrant des physionomies pouvant laisser supposer que la tristesse ne régnait pas en maître chez nous, et que même, on riait beaucoup, que je me suis souvenu qu'effectivement, on ne perdait jamais l'occasion de rigoler. Attitude qui contrastait avec le comportement particulièrement tendu, acerbe, pour ne pas dire agressif, d'aucuns diraient hystérique,  qu'on veut, dans les films de guerre Américain, nous faire accroire de la part des boys entre eux.
Et je me souviens d'une mienne mésaventure, qui a quelque peu déridé mes copains.
Cette nuit là, nous avions pris les GMC, et le convoi, Jeep du chef d'unité en tête, avait emprunté une piste interminable. J'étais, avec Mon ANPRC 10 sur le dos et ma carabine à la main, le premier embarqué dans le dernier camion. Autrement dit, j'étais le dernier a être largué. Car, c'était un de nos trucs, au signal lumineux donné par le "Lieut", les camions larguaient leur contenu sans s'arrêter. Le premier camion d'abord, puis le deuxième et ainsi de suite. Tout cela dans le plus grand silence hormis le bruit des moteurs bien sûr, de façon;( nous étions de gros malins), à ce que le "chouf" du coin ignorât le largage.
A  notre tour, tout le monde évacua le camion. Je me mis donc en position, dos à la piste les pieds sur la ridelle arrière à demi abaissée, c'est à dire horizontale, et je sautais.
Et alors? Alors le combiné de ma radio, qui était accroché réglementairement au brêlage du poste, s'est libéré alors que j'étais dans les airs. Et quand j'ai pris contact avec le sol avec la douceur qu'on imagine, je me suis aperçu qu'il était passé dans le marchepied de la ridelle. Je m'en suis aperçu, non pas parce que je l'ai vu, il faisait nuit noire, mais parce que le GMC me traînait derrière lui par le truchement du câble relié solidement à la radio.
Cruel dilemme, je ne pouvais pas alerter le conducteur en criant mon malheur, discrétion obligeait, et je ne pouvais pas continuer à suivre le camion, ce qui aurait été considéré comme une désertion à condition que j'arrive vivant au poste, je plaisante naturellement, on peut espérer que le cable aurait fini par casser. Je profite de ce moment de suspense pour saluer les chauffeurs, ce qui a déjà été fait par ailleurs, mais on ne se lasse pas de le dire, ils continuaient tout seuls pendant des kilomètres, chapeau les gars!!!
Bon, finalement, c'est à dire après trois dixième de seconde de réflexion, je pique un sprint désespéré malgré le barda. La bretelle de la carabine dans la saignée du coude droit, j' attrape le   marchepied avec la main droite, et de la main gauche je retire la combiné. Il faut dire, pour les incrédules et les dubitatifs, que les camions heureusement ne roulaient pas vite, ils conservaient la vitesse de largage, et de toutes façons ils ne pouvaient faire mieux, les pistes la-bas n'étaient pas des autoroutes.
Ouf!! Voila une affaire qui se termine bien, pas encore! Je me retrouve tout seul, en plein djebel, au beau milieu de la piste par une nuit sans lune, à n'entendre que le bruit du vent dans les arbres et les hurlements moqueurs des chacals. J'ai dû courir sur une bonne distance, combien? Cinquante, cent mètres? Je ne sais pas!
Personne n'a pu s'apercevoir de mon infortune. Ni même de mon absence, c'et improbable chez nous, on prend toujours soin de la présence des équipiers immédiats, mais sait-on jamais, il y a plein de gars qui se sont fait plomber par les leurs, cruelle méprise, dit-on!!                                                                                         Ils doivent tous être planqués sur le bord de la piste à attendre l'ordre de se mettre en route. Si je redescends  vers eux sans précautions, ils vont m'allumer, improbable également; discrétion, discrétion... Ce que je risquais en réalité, c'est un "calfeutrage" musclé ou, plus invraisemblablement, un mauvais coup de dague, mais je n'avais tout de même pas tous les torts d'imaginer  le pire. Et si ça se trouve ils sont déjà partis. Il faut que je rejoigne rapidement, et de toute évidence, discrètement! J'entreprends donc de redescendre la piste, en empruntant le côté boisé, plié en deux, et en sifflotant très légèrement et à intervalles réguliers, les neuf premières notes de "Mon père était parachutiste". Après un siècle sans avoir essuyé de rafale, j'entends un chuchotement, la voix qui m'appelle par mon nom me dit: "on est là, viens!" C'étaient mes potes de l'équipe de commandement, invisibles, car tapis dans les broussailles au bord de la piste.                                          On s'était aperçu de mon absence. On me demande les raisons de ma ballade solitaire dans le noir. Je leur narre rapidement mon désagrément, et les voilà qui s'étouffent de rire silencieusement. J'étais le seul à ne pas rire. Enfin, le Lieutenant qui était en conciliabule avec les chefs de stick et le "guide", est revenu.  Sa présence a fait cesser la rigolade feutrée . Et on a pris le chemin du piton d'en face.

Un ami anonyme du Commando Guillaume
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J’ARRIVE AU « COMMANDO GUILLAUME »

Le soleil commence enfin à baisser , quand le train arrive cahin-caha à Orléansville, dernière étape de notre voyage.

Comme d’habitude, c’est une véritable branle-bas de combat qui commence. A grand renfort de gestes et de coups de gueules, chacun attrape son bardat pour l’emmener tant bien que mal, suant, soufflant, malgré le soleil qui décline, jusque dans le hall de la gare.

Plusieurs G.M.C sont alignés dehors ; les gradés nous font embarquer le matériel et nous nous installons dans les camions débaches.

Un sergent Para nous fait enlever les chargeurs des P.M en nous disant qu’aucune arme ne doit être chargée durant la traversée de la ville. La chose nous surprend, mais les ordres sont les ordres et nous les exécutons .Les véhicules démarrent et nous traversons Orléansville ; quelques signes de la main par ci, par-là à l’intention d’une jolie fille, puis nous quittons la ville.

Tandis que les camions roulent à bonne allure, la conversation va bon train ; ça discute ferme et tout d’un coup ça se déclenche !…Des flammes vertes et rouges, des explosions de grenades avec grand renfort de fumée, de poussière et de ta-ca-tac….,rageurs des mitraillettes. Ca fait un vacarme assourdissant et d’un seul coup nous perdons de notre superbe. C’est y que ça commencerait déjà !Plusieurs sont déjà à plat ventre dans les camions, tandis que d’autres, un peu paumés, ne savent s’ils doivent  ou non se tenir prêts à la riposte.

Dans tout le remue-ménage qui s’ensuit, on tousse et on se frotte les yeux ; ça pique salement. Parmi les grenades , il y a du y avoir des lacrymogènes !

Pendant tout ce temps, les camions ont continué à rouler et tout en reniflant et en s’essuyant les yeux, chacun s’adresse à l’autre pour essayer d’avoir une explication. Ce qui choque surtout,, c’est que les bahuts n’ont pas stoppé. Curieux, il y a quelque chose de louche là-dessous.

Finalement, nous arrivons près d’un camp d’aviation. On nous fait débarquer puis aligner sur trois rangs pour être présentés à un sous-lieutenant parachutiste, qui n’a pas l’air d’être très conciliant. L’adjudant qui se trouve près d lui a l’air un peu plus sympa, mais quand même !!

Ca promet d’être rigolo à l’avenir . Nous rentrons au camp en chantant et au pas cadencé. Il commence à faire nuit et nous stoppons successivement devant les locaux disciplinaires et le chenil. On nous met tout de suite dan le bain en ce qui concerne les infractions à la discipline ; quant au chenil, certains d’entre nous seront rattachés au dressage et à la surveillance des chiens. De plus en plus écœurés, nous voici au terrain de sport. Formations des faisceaux ; équipements à terre, présentation à notre moniteur de sport. En petites foulées, nous faisons quelques mouvements de culture physique ; puis nous passons au parcours du combattant. Le sous-lieutenant n’a pas l’air de vouloir rigoler un brin, et pour éviter des remontrances, c’est à qui franchira le plus vite les obstacles. Du coup, nous voici pour la plupart en train de marmonner en serrant les dents.
Pour clore le tout, on amène un ballon de rugby et, partagés en deux camps, nous entamons une partie de ballon militaire. Autant se passer les nerfs là-dessus, alors chacun y met le paquet.

Après cinq minutes de jeu, nous retournons aux faisceaux. Il fait nuit à présent. Les camions avec nos paquetages sont là, et nous essayons au milieu d’une belle pagaille, de nous y retrouver pour avoir nos gamelles. Puis, toujours au pas cadencé et en chantant, nous rejoignons l’emplacement où nous sera distribué la soupe. Là, nous retrouvons un de nos bons copains avec la main dans le plâtre. Il nous apprend qu’André (c’était le 1ere classe André Fourmont ), également un pote à nous, doit être hospitalisé à Alger car on craint qu’il soit victime d’insolation et supporte mal la chaleur. Il est  à l’infirmerie et on lui a déjà fait des piqûres. Décidément on y perd les pédales.

Nous faisons à présent connaissance des anciens qui sont très chics avec nous ; au moins une consolation. Les bleus que nous sommes posent un tas de question et le bon vin aidant, le moral remonte. Le repas se termine et nous formons le carré, nouveaux d’un côté, anciens de l’autre, pour être présentés au Lieutenant Dominique, commandant le Commando Guillaume. Il nous adresse un petit speech de bienvenue, et pour fêter l’arrivée de vingt-sept nouveaux au Commando, chaque stick interprète une chanson de son choix. Nous en faisons autant de notre côté et tous ensemble, bleus et anciens, nous chantons le « 1er Commando de France ».

Puis c’est le défilé des « méchouis » et du coup nous nous  retrouvons  dans une atmosphère de fête et de bonne humeur. Tandis que nous goûtons les « méchouis », on nous donne l’explication, ô combien agréable, de la bonne farce dont nous avons été les dindons, c’est le mot qui convient. Tout, depuis le départ de la ville jusqu’à ce soir, n’a été qu’un fabuleux coup monté par les anciens pour nous accueillir dans les bonnes vieilles règles de la Coloniale. En guise d’accueil, on ne fait guère mieux. A présent, nous rigolons nous-me^mes de cette bonne blague ; les bleus que nous sommes se sont faits avoir comme des bleus, telle pourrait être la conclusion.

Le lendemain soir, nous sommes tous alignés, en tenue de parade, pour être présentés au Fanion du Commando, en présence du Général Gracieux, commandant la zone opérationnelle. Le Général a quelques mots encourageants pour tous, puis, par les chefs de stick dans lesquels nous avons été versés , nous recevons l’insigne du Commando. A présent, nous faisons partie intégralement du Commando Guillaume et nous sommes prêts à appliquer sa devise « Observe et Frappe ».

 Parachutiste ROSNER
 Commando Guillaume
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En 1960  un après-midi, mon groupe, constitué de 9 paras-cdos progressait colonne par un au fond d'un talweg très accidenté et très pentu; nous avançions lentement derrière le caporal qui ouvrait la marche. Soudain, mon chef d'équipe s'arrête. Devant lui, bloqué par la pente trop raide à cet endroit, un sanglier fait front, déterminé à passer coûte que coûte. Le caporal ne met pas deux heures pour comprendre que l'animal affolé, va lancer ses 80 kg sur "l'obstacle". D'un geste rapide, il saisit son poignard, et au moment où la bête le charge, il lui plante la lame jusqu'à la garde dans la gorge. Le sanglier blessé se débat vigoureusement, mais Jean tient bon, le ceinture et le tue. Légèrement écorché à la main, couvert de poussière et du sang de l'animal, mon chef d'équipe s'en sort bien: un vrai miracle!
Comme nous allions nous mettre en place pour un coup de main, à la tombée de la nuit, il n'était pas question d'utiliser nos armes. Nous avons dû ensuite accélérer le pas pour être en place à l'heure prévue.
J'étais à cette époque, Sergent, chef de groupe choc au 1er stick et s/officier adjoint du Lt LEXPERT.
Ce chef d'équipe était le Caporal LEQUELLEC................tu te souviens Jean!
( Brevet Para  134394 )

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Dans la nuit du 30 mai 1958......
On l'appelait "l'ancien", il n'avait que 26 ans, il avait fait l'indo, il parlait peu. Pour nous qui avions dix neuf ans il était un "vieux" et nous le traitions avec les égards dus à un patriarche. Cette nuit là il marchait en queue du stick de jour. Galvaing marchait juste devant lui. Venait immédiatement après, le stick de commandement, avec le chef du Commando en tête, son radio, c'est à dire moi-même, le reste de l'unité suivait. Nous avions été largués des camions, en amont d'un oued, l'Hardjem je pense, dans une zone qui n'avait pas dû voir un soldat Français depuis bien longtemps. On nous avait signalé que la piste qui longeait l'oued était probablement minée, et qu'il convenait de progresser en l'évitant soigneusement, c'est à dire en marchant dans le lit de la rivière. C'est donc avec une joie parfaitement dissimulée que nous avons pataugé une bonne partie de la nuit dans cet oued, plus ou moins en crue d'ailleurs. On n'entendait que le bruit de l'eau qui coulait dans les rapides, et qui couvrait les jurons étouffés et les bruits de chutes, ainsi que les chocs des armes sur les rochers. A un certain moment il fallut quitter l'oued, et emprunter la piste sur une très courte portion pour grimper à flanc de piton. Il faisait totalement nuit on ne se voyait pas à deux mètres, les distances n'étaient plus respectées. Je venais de quitter la rive caillouteuse, et marchais enfin au sec, trempé jusqu'à la poitrine, et ne quittant pas de l'oeil mon patron, quand je vis devant lui une lueur bleue. Une toute petite boule bleue , je ne me souviens pas avoir entendu le moindre bruit. Et j'atterrissais quelques fractions de seconde plus tard sur le camarade qui me suivait, l'un de nous deux dit, je ne sais plus lequel :"on est accroché", nous nous sommes dégagés l'un de l'autre, j'ai armé mon US M1 lui son PM, tandis qu'une multitude de cailloux nous tombaient dessus. Un silence total s' est alors installé, et tout à coup nous avons entendu notre chef qui parlait en breton, et qui cherchait son chapeau à quatre pattes. Au bout d'un moment quand tout le monde eut retrouvé son calme, et que nous eûmes pris conscience que nous n'étions pas engagés, nous nous  sommes avancés, et le Lieutenant qui avait retrouvé son chapeau, a entrepris d'explorer le terrain devant nous. Et sous la maigre lueur de sa lampe électrique nous avons découvert sur un bord de la piste un entonnoir d'au moins trois mètres de diamètre; et de deux mètres de profondeur. Au milieu du trou, tout au fond, se trouvait une botte "Rangers". Le chef du stick de jour, qui avait rabattu pour s'informer est reparti faire l'appel.mais nous avions compris que l'Ancien ne faisait plus partie de l'effectif du stick. Au petit matin l'infirmier a accompli sa triste besogne en recueillant ses restes éparpillés. Je ne connaissais pas le but de notre mission, mais je sais que cette explosion avait dû jeter le trouble chez les fells, car toute la journée les unités en bouclage dans le nord n'ont pas arrêté de tirailler sur des éléments qui de toute évidence tentaient de s'éloigner de la zone. Et le tableau de chasse paraissait-il, n'était pas à dédaigner. Par la suite, nous avons trouvé des éclats de fonte, qui provenaient de l'engin qui avait explosé; une bombe de cinquante kilos. Une de nos bombes qui une fois de plus n'avait pas explosé lors de son largage par un T6, mais n'avait pas manqué de le faire après avoir été récupérée et piégée par les rebelles. Dans l'après midi l'équipe de déminage qui avait, dès le matin, commencé d'inspecter la piste, est arrivée à notre hauteur. Aucune autre mine n'avait été découverte, sur des kilomètres. Par la suite nous avons appris qu'il en était de même sur le restant du parcours. Une seule mine avait été installée sur cette piste assez longue, elle était, en raison de sa puissance et de la profondeur à laquelle elle avait été enterrée, destinée à un véhicule lourd. Et il a fallu que nous quittions l'oued juste à cet endroit, que nous empruntions la piste sur un très court trajet ; une vingtaine de mètres, juste à cet endroit, et que l'Ancien mette son pied sur le piège préparé pour bien plus pesant que lui, juste à cet endroit. Comme souvent, ce drame est en contradiction avec la loi des probabilités, pourtant c'est ainsi, la mort c'est un question de secondes et de millimètres. Mais allez, l'Ancien, fréquemment au cours de ma vie j'ai pensé à toi, et comme sur la photo je t'ai servi en songe le coup de l'amitié et du souvenir.
 ( Brevet Para  131439 )

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Joseph (l'ancien - cf article juste au dessus) avait  26 ans , c'était mon ami , dans la progression du
2éme stick cette nuit du 30 mai 1958, ,j'étais  juste devant lui , et sur le bord du trou laissé par la bombe, un homme est blessé, un miraculé:  j'y étais.
Je ne me souviens de rien, sinon, le lendemain l'infirmerie et l'hôpital d'ORVILLE, puis l'hôpital MAILLOT
Amicalement    Brevet para 117840

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Le commando était transporté en GMC appartenant à un régiment du train basé à Béni- Messous près d'Alger, et nous aurons tout  au long des différents albums que nous allons feuilleter, une pensée particulière pour ces chauffeurs. On ne dira jamais assez la compétence et la témérité de ces personnels qui n'hésitaient pas à s'aventurer sur des pistes difficiles et souvent dangereuses, le plus près possible du point de rendez-vous prévu pour venir nous récupérer à l'issue d'une OPS, sans oublier de nous ramener, eau pain fruits, parfois bières et jus de fruits. Tous étaient des appelés et souvent ils risquaient leur vie. Merci les gars !
(Brevet 134394)

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Dans la vie du CDO GUILLAUME, on ne peut pas exclure le petit noyau de conducteurs qui nous était affecté. Ils appartenaient au RGT du TRAIN de BENNI-MESSOUS près d'ALGER.
Au début, ils étaient 4,  le plus souvent des appelés,  avec 3 camions GMC et un responsable qui était brigadier-chef. A partir de 1960 lorsque nous avons eu un stick de plus ( les 22 harkis ), ils furent 5 dont un S/officier de carrière qui venait du TRAIN AEROPORTE. Ils eurent alors 4 camions Simca.
Dans toutes les situations ils furent à la hauteur. J'en veux pour preuve le comportement de celui qui conduisait le véhicule dans lequel je me trouvais, lorsque nous sommes tombés en embuscade près de TEXENNA : il fut particulièrement efficace et nous évita d'avoir plus de casse. D'ailleurs, à cette occasion il recut une citation.
Il faut leurs rendre hommage, car ils nous emmenaient en OPS, de nuit , tous feux éteints, sur route comme sur piste et parfois dans des endroits qui étaient de véritables coupe-gorges, puis ils rejoignaient seuls la base arrière sans escorte.
Ils venaient aussi nous récupérer à la fin des OPS, toujours seuls, avec dans les camions des casse-croutes et de la boisson (eau, fanta, bières ) et s'arrangeaient pour venir le plus près possible de nous, pour l'embarquement, en plein djebel, et je le répète, sans protection. Ce sont eux qui nous préparaient  au permis de conduire ( VL ou PL ) en nous laissant conduire leurs véhicules, en nous apprenant le code et en organisant des  séances de mécanique et d'entretien.
Mais je dois aussi parler de la complicité qui s'était instaurée entre nous; lorsque par exemple nous roulions d' ORLEANSVILLE vers ALGER ou BLIDA, il nous arrivait de doubler des camions civils, chargés de caisses de melons, d' oranges, de pastèques, mais aussi de bières, de Fantas et de limonade; alors ils se portaient à la hauteur du camion civil ils le serraient d'assez près sans toutefois le mettre en danger et pendant qu'ils roulaient à la même vitesse, nous montions sur les ridelles de notre camion et nous faisions notre marché selon les marchandises transportées. IL nous arrivait ainsi d'être approvisionné pour  24 ou 48 heures et ce gratuitement.
(Brevet 134394)

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Histoire vraie...................................................Cela s'est passé sous le commandement du Lt LEONARDI.
Nous étions installés sous la guitoune popote, au pied d'un poste géré par la Légion., dans la presqu'île de COLLO. Un jour à midi, au menu, il y avait du couscous fourni par le poste. L'adjudant JULIEN, s'adresse au soldat qui était en service ce jour là, et lui dit  :"Va me chercher L'harissa ". Le soldat qui ne prend pas le temps de réfléchir ou qui était peut-être mal réveillé, sort de la popote et se met à hurler en parcourant le cantonnement :"L'HARISSA, l'adjudant te demande ". Ce qui déclencha un énorme fou rire sous la tente.
(Brevet 134394)

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Bonjour Jean-Claude,

Tout d'abord, merci d'inaugurer cette rubrique !!!
Pas ennuyeux le moins du monde tes "remontées en surface ", au contraire, laisse-toi aller, c'est avec ces souvenirs anecdotiques qu'on va alimenter notre "bulle "; mon idée est de les publier et de les signer avec l'autorisation de leurs auteurs bien sûr, et si en plus tu me dis que ça te sert de thérapie,alors on gagne sur tous les tableaux; réfléchis au commentaire qui pourrait accompagner tes photos, un gros travail nous attend pour renseigner tous ces documents.Paramicalement
(Brevet 184476)

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Salut Jacques, j’ai fait un tour sur le site, j’ai vu qu’il y a de nouvelles photos ; les numéros 35, 36, 37 et 38 représentent la fameuse villa de Cherchell où nous allions parfois en repos, elle surplombait la mer de douze mètres, je te dis pas les plongeons qu’on se payait. De temps en temps on balançait une grenade dans la flotte, et on allait échanger le poisson recueilli contre des caisses de bière. A côté il y avait des vignes, et une seule grappe énorme de ce raisin suffisait à nous bourrer à moitié. Il y avait aussi une vache que certains spécialistes (agriculteurs), allaient traire, et on avait du bon lait. Excuse moi de m’étendre sur des sujets qui peuvent être ennuyeux, mais cela me fait un bien fou. Allez confraternellement.


Jean Claude SANCHEZ Caporal au Cdog
   

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