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Textes Personnels (les plus récents en haut de page ..)
Mon camarade JR. m'a demandé il y a quelques temps, « écris donc quelque chose pour le site du Commando, pour Noël ». Je me suis dit: "un remake de Blanche neige et des sept nains, peut-être ?... ou un papier sur la repentance ?… ", et puis je n'y ai plus pensé. Et voilà que petit à petit, Noël se profilant à l’horizon, je me suis rendu compte avec tristesse que j'allais dans quelques jours, passer (en principe), le soixante dixième. Noël ! Cette fête redevenue païenne. Mais, abandonné la célébration du solstice d'hiver ! Et la joie sacrée de voir se terminer le temps des ténèbres, et d'aller vers les beaux jours et le soleil, non ! Plutôt la fête des jouets, de la grosse bouffe, des bitures, et des danseuses nues à la télé, avec ses petits matins tristes et avinés, où les enfants encore ensommeillés mais avides massacrent les emballages, et qui devant tant de cadeaux en matière plastique, ou électroniques, restent insatisfaits et indécis ne sachant que choisir. Ces réflexions amères m'ont conduit à me demander si j'avais vraiment passé des Noëls joyeux, ou heureux, dans ma vie. Evidemment, je me suis remémoré les fêtes de ma prime jeunesse, quand mon pauvre père était prisonnier en Allemagne, fêtes tristes, indigentes, mais quand même ; ferveur, messe de minuit, et magie de la venue du petit Jésus. Puis les Noëls de mon adolescence, avec le couvre feu et les bombes qui explosaient un peu partout et les sirènes des ambulances. Puis, par la suite, les fêtes de fin d'année qui ne voulaient plus rien dire sinon faire marcher le commerce, et qui sont devenues insidieusement un rituel mécanique. Fini le message d'espoir ! vive la dinde, la bûche, le foie gras !! Et j’en passe..... Et puis, et puis ! Là dans le fond de ma mémoire, à l’extrémité d'un schéma de neurones rarement sollicités, des neurotransmetteurs se sont timidement manifestés. Mais oui !! J'ai passé au moins un Noël magnifique, et quand j'y pense mes poils s’en dressent d'émotion. Et quand je fais le rapprochement entre ce que j’ai vécu cette nuit là et la prière du Para, je perçois le bien fondé des valeurs qu’elle exalte pour nous les Paras ; « Donnez nous ce dont les autres ne veulent pas ! ».....Oh bien sûr, il ne s’agit pas là d’exploits guerriers, ou d’épreuves insurmontables, ce n’est que la relation d’une nuit somme toute ordinaire, mais en tous cas une modeste illustration qui vient confirmer les convictions contenues dans cette prière. C'était un vingt quatre décembre, en mil neuf cent cinquante huit. Nous nous occupions au moment des fêtes de la voie ferrée Alger-Oran dont les rails faisaient l'objet des attentions explosives et meurtrières de nos ennemis de l'époque. Ce jour là le stick auquel j'appartenais en tant que voltigeur, devait monter une embuscade dans un endroit qui avait dû être indiqué comme un lieu de passage pour les saboteurs. Nous avons progressé vers l’objectif sans enthousiasme excessif, Eh oui ! La perspective de passer un réveillon en opération ne nous enchantait qu’à demi. Nous avons pris position, et les heures ont passé, la nuit est tombée et toutes les étoiles se sont allumées dans un ciel bleu foncé. Là-bas, sous cette latitude et avec cet air si pur on avait l'impression de pouvoir les toucher en tendant la main. La voie lactée déployait son écharpe lumineuse dans le ciel, un froid minéral nous enveloppait, et nous n'avions rien de trop avec nos djellabas. Une douce torpeur m'envahissait, mais au contraire de m'endormir, elle me conférait une lucidité extraordinaire, tous mes sens étaient en éveil, et mon cerveau fonctionnait au maximum. C'est peut-être cette ivresse qui m'a conduit à penser que je vivais une nuit merveilleuse. Et finalement à la réflexion, cette nuit glaciale l’était vraiment ! Accroupi contre un rocher, mon PM en main, balayant sans cesse du regard ma zone de tir, je goûtais pleinement le dénuement, la solitude, le silence, le froid. Envolé le ressentiment éprouvé lors de l’annonce du raid. Mon esprit vagabondait, et je me forçais à m'imaginer, dansant avec une belle fille, dans une salle de bal surchauffée, buvant du champagne, et me délectant de petits fours, baignant dans une atmosphère musicale bourdonnante des voix de la joyeuse assistance, célébrant Noël comme tout le monde. Et pourtant ces rêves ne m'attristaient pas, ils ne me frustraient pas, irrésistiblement je revenais vers ma situation présente, peu à peu je me complaisais dans ce sentiment d’avoir le privilège de vivre une nuit exceptionnelle. Quand minuit est passé, (il paraît que le petit Jésus est né à minuit)., J'ai pensé à mes parents, et puis je les ai quittés sans regret, revenant bien vite à ma nuit magique, et reprenant la contemplation de l'éternité cosmique qui nous surplombait et qui tournoyait lentement. Etait-ce de l'orgueil qui me faisait apprécier à ce point la volupté d'être en un lieu, à un moment et dans des circonstances, que personne n'aurait vraiment prisés? Etait-ce cela le splendide isolement des mystiques? Etais-je heureux d'être malheureux? Non, j'étais heureux d'être capable d'être serein, avec seulement ce dont les autres ne voulaient pas, refus qui en faisait toute la valeur et qui nous laissait le meilleur ; le froid, le danger, la solitude, et la splendeur du firmament, pour nous, exclusivement. Le contraire de cette affreuse loi mercantile de l’offre et de la demande, quoi ! Oui ! vous allez me dire : faculté d’adaptation !... ou bien me citerez vous Lafontaine, et son renard et les raisins verts….etc., vous allez même penser que je galèje… Et bien non ! Ce Noël fut pour moi le plus beau, le plus pur, et le plus authentique, et je remercie JR. de m’avoir offert l’occasion de m’en souvenir, et de le revivre en écrivant. Les étoiles ont tourné dans la voûte céleste et ont commencé de s’éteindre, le vent s’est levé, le froid est devenu plus vif, le ciel a pâli, il prenait peu à peu cette teinte bleue si particulière là-bas, le charme se dissipait, la fête austère était finie. Le jour n’étant pas propice aux dynamiteurs. nous sommes rentrés plus tard dans la matinée à Duperré où était notre base provisoire, bredouilles, frigorifiés, affamés, et en ce qui me concerne, ébloui. Peut-être ai-je lu sur le chemin du retour, dans le regard de mes compagnons qui cheminaient silencieusement, perdus dans leurs pensées, le reflet d’un songe d’une nuit d’hiver, et le regret de s’en éveiller. Et il n’y aurait là rien d’étonnant, nous étions des paras. Et fiers de l’être. Jicéesse..
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Pierre Chaussin ancien Chef de stick du Cdo, devenu Lieutenant à la 3e Cie du 6, adressa en guise de pot d'adieu au journal BERET ROUGE un courrier à l'occasion de sa mutation à Fort Lamy, dans lequel il racontait deux petites histoires dont le style dépouillé et limpide avait ému la rédaction. Nous vous les livrons en rappelant que le Lt Pierre Chaussin est tombé au champ d'honneur le samedi 8 août 1970, frappé en pleine poitrine dans la palmeraie de Gouro, alors qu'il venait d'accrocher à la tête de sa section une bande rebelle.
Donne lui quand même à boire !
Je dégrafe le bidon, avec précaution. Pour un peu, je lui demanderai pardon. Le vieux caporal-chef M...est à mes côtés. Tous deux bien d'aplomb sur nos jambes, repus de fatigue, les bras ballants le long du corps, détaillant machinalement l'uniforme de celui qui fut un moment notre adversaire: comme le cavalier maigre de mon enfance, avare d'inutilités.
Avez-vous remarqué l'économie, la préciosité des gestes des soldats, dont les doigts légers dévissent le bouchon d'une gourde? La chaînette est maintenue entre l'index et le majeur; puis mécaniquement, lentement, le bras s'élève et l'homme évalue exactement ce qu'il pourra boire et ce qu'il devra laisser. Seul le paysan qui tranche son pain a cette netteté et cette amplitude de rituel. En homme qui sait le prix des choses.
La gourde que nous a laissée notre compagnon est lentement vidée. Chacun sa part. Et pour le remercier, nous avons le même geste bourru de nous essuyer la bouche du dos de la main.
Le vieux M...referme la gourde vide et la pose sur une pierre, là à côté du corps.
Feu de joie
Quatre troncs disposés en carré. Le cul sur un tronc, les hommes, pensifs, en ordre dispersé. Au milieu, un feu qui se consume. La flamme lêche les braises, frisonne sur les brandons, au gré du vent. Le feu est maître de la nuit et des hommes. Pour m'asseoir j'enjambe un tronc et pose ma main sur une épaule, comme pour m'aider. Il se pousse, un peu, à peine dérangé, et je me trouve coincé entre eux. On jette une brindille. Sans parler. La lueur rouge rejette en arrière des visages à moitié mangé par la nuit, à moitié fasciné, aux yeux agrandis de rêve. "Tu as une cigarette, chef?"- Non, mon voisin n'en a pas.
Alrs, sollicités par ce tutoiement que je n'emploie jamais, ils portent tous gravement la main au côté gauche, pou en retirer leur vieux paquet fripé, sans se presser, en homme.
Ils m'offrent leur amitié.
P CHAUSSIN
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Hommage à l'adjudant chef Julien.
JULIEN, Il était notre formateur, celui qui inculquait dans ce Commando (30), l'esprit qui a fait son chemin. Il était à l'origine de ce stick, qui ensuite est devenu l'une des composantes du commando Guillaume. C'était un homme rude, trempé, il avait su cultiver la science du combat dans les rizières d'Indochine. Un homme fort, l'un de ceux qui savent dépasser les frontières de l'impossible. Par sa guerre "à lui" et ensuite par son art de savoir transmettre ses connaissances l'adjudant Julien nous avait appris à tutoyer l'excellence. Oui mon adjudant, mon chef, vous m'avez transmis un peu de votre savoir, je vous en remercie; sans vous, personne dans ce commando 30, je l'affirme ne serait aujourd'hui, " un véritable commando Guillamme". Que toute ma gratitude vous parvienne dans ce message, et que vos enfants, votre famille, sachent que sans vous, nous ne serions peut-être pas les hommes que nous sommes devenus.
Jacques Delery Cdo parachutiste ( Décembre 59- Mai 62 )
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Donnez-moi, mon Dieu .... Ce qui vous reste.
" Je m'adresse à vous, mon Dieu, car vous donnez Ce que l'on ne peut obtenir que de soi. Donnez-moi, mon Dieu, ce qui vous reste. Donnez-moi ce que l'on ne demande jamais. " C’est par ces phrases que commence la prière trouvée sur le corps de l'Aspirant André Zirnheld de la 1ère Compagnie de Chasseurs Parachutistes S.A.S, tué en juillet 42, en Libye, au cours d’un raid sur les arrières de l’ennemi. Ce texte fut immédiatement adopté par les parachutistes qui d’emblée, y retrouvèrent l’écho de leur âme : ce mélange d’abnégation orgueilleuse, de doute et de fureur, de désenchantement et de foi. ~~ ¤¤¤ ~~ ¤¤¤ ~~ Etre para c’est quoi ? ~~ ¤¤¤ ~~ ¤¤¤ ~~ Avant d’écrire un grand texte je devrais commencer par dire que c’est avant tout un état d’esprit, c’est vrai, mais plus prosaïquement, c’est se retrouver à 17 ans dans la cour d’une caserne, dépaysé, intrigué, anxieux. C’est, après avoir touché un paquetage, la répartition dans des chambrées qui ne ressemblent pas à celles du collège ou du lycée. C’est surtout quelques instants plus tard, une spirale infernale qui démarre : Visite médicale d’aptitude pointilleuse où même la dentition est examinée. Répartition en groupes de saut, « perception » de son moniteur, "En petite foulée derrière moi ! ". L’enfer, (du moins c’est ainsi que nous, jeunes, sportifs pour la plupart, le ressentions) vient d’entrouvrir ses portes ! Plus habitués à fréquenter les terrains de foot, qu'à courir avec ces lourdes bottes de saut, et à accomplir des "pompes ", sans parler des abdos, (45 en moins de trois minutes, cela semblait impossible), nous sommes rapidement fourbus, vannés, pompés. Le lendemain ne pouvant quasiment plus marcher, l’entraînement de l'élève parachutiste moyen commence. Cela consiste principalement à se jeter par terre dans toutes les positions en essayant vainement de transformer ces chutes en harmonieux roulés-boulés. À également utiliser des appareils et agrès que n'aurait pas renié un tortionnaire moyenâgeux !... Le tout destiné bien entendu, à nous faire acquérir les actions réflexes essentielles pour le saut. Puis enfin la perception du parachute ; jamais nous n’aurions pensé qu’il deviendrait lui aussi un instrument de tortures. Les test paras réussis (c’était donc du domaine du possible), c’est le lendemain le grand jour. Perception des tenues camouflées et repos. Réveil aux aurores blafardes. (Dans l'armée on fait peu de choses, mais on les fait toujours très tôt le matin !..) Café, embarquement dans les GMC direction la grande aventure. ~~ ¤¤¤ ~~ Quelles sensations éprouve t-on avant le premier saut ? ~~ ¤¤¤ ~~ Pour ce qui me concerne, une grande anxiété ; non pas la peur du saut, mais la peur de ne pas être à la hauteur, de me dégonfler devant les copains. Les sens exacerbés par ce saut dans l’inconnu de nous même, je me souviens des années plus tard, avec précision, des premiers rayons du soleil irisant les nuages, des sourires forcés de mes camarades et de cet état second dans lequel nous étions plongés. Puis les ordres fusent, "En colonne couvrez ", "distance paras ouvrez", "perception", et là, oh miracle cette odeur rassurante du nylon du parachute, me remet les pieds sur terre. Enfin ce fût l’embarquement, dans le vent chaud des hélices et l’odeur du kérosène brulé. Dès lors on ne contrôle plus rien, après le décollage, les moteurs poussés au maximum, vient le fameux " Debout accrochez " et la vérification par le largueur que toutes les S.O.A sont bien accrochées au câble. Les premiers du stick peuvent regarder cette terre où tout semble avoir été miniaturisé, certains pensent d'ailleurs qu'ils n'auraient jamais dû la quitter. Puis c’est le " Go ! ", l’instant crucial où il faut se balancer dans le vide, le moment de chute libre ensuite, où l'on peut se retrouver dans des positions plus que bizarres, et enfin l'ouverture du parachute où on a l'impression qu'une main de géant vous saisit par le col de la veste de treillis et vous fait remonter. Vient ensuite la prise de contact avec le sol, selon la direction du vent, vos connaissances, et votre science du roulé-boulé, vous allez soit vous prendre une gamelle, soit atterrir sur vos deux pieds … parfois aussi dans un arbre. Ce sera alors le temps, de raconter "ses campagnes ", pensant avoir vécu et surmonté une terrible épreuve. Las, ce n’était que la partie plaisante du métier.
" Je ne vous demande pas le repos Ni la tranquillité Ni celle de l'âme, ni celle du corps "
Continue la prière. Le repos ni la tranquillité, nous ne l’eûmes ; arrivés en régiment, il fallu apprendre notre métier de soldat. Ce sera entre autres le départ de longues marches de plusieurs jours, durant lesquelles dans des conditions extrêmes, il faudra parcourir de nombreux kilomètres sans dormir. Alors les véritables caractères se dévoilent, il y a ceux qui craquent, d'autres qui aident, mais au fil des kilomètres et des nuits sans sommeil, il faudra prendre au plus profond de soi même la volonté pour continuer à avancer, simples parachutistes, sous-officiers, officiers, tous, la mâchoire serrée, le regard fixe, mettrons un point d'honneur à rejoindre l'objectif. Et oui, parachutiste ce n'est pas seulement sauter en parachute. ~~ ¤¤¤ ~~ ¤¤¤ ~~ Qui sont ils ? ~~ ¤¤¤ ~~ ¤¤¤ ~~ Adulés au moment des grandes peurs, décriés le calme revenu, héritiers des Pierre Marienne, lieutenant au 2ème RCP, enfant de Souk-Ahras, premier officier de l'armée de libération à mettre le pied sur le sol de France, venu se faire massacrer à la ferme Kérihuel, près de Cadoudal en Plumelec, des caporal Bouëtard, première victime française des combats de la libération, des Pierre Bourgoin, ''le Manchot'' commandant le 2ème régiment de Chasseurs- Parachutistes, des Edgard Tupët Thomé, libérateur de Landerneau, fait compagnon de la libération par le Gal De Gaulle. Fils d'ouvriers, de paysans, d'émigrés, ou encore de la haute bourgeoisie. Ils viennent de la France profonde, des cités, des villages et villes de notre Pays. Certains ont une instruction très poussée, d'autres sont pratiquement illettrés. Unités toutes nouvelles et utilisées suivant des méthodes non conventionnelles, ils étaient peu nombreux au départ et subissaient un entraînement lui aussi peu conventionnel. Le fait de franchir la porte d’un avion en vol les faisait considérer comme des casse-cou en leur donnant néanmoins un prestige que le commun des mortels n’avait pas. Ils formaient et forment toujours, une sorte de caste à part. Les effectifs paras ayant considérablement augmenté, avec l’habitude, l’admiration pour ces gens assez fous pour se jeter dans le vide diminua quelque peu. Ce qui était considéré au début comme un exploit devenait courant. Toutefois les brillants résultats opérationnels obtenus à la suite de la formation à laquelle ils étaient soumis leur conserva leur auréole. Actuellement, sauter en parachute est devenu quelconque et n’a plus rien d’exceptionnel. C’est devenu un sport à la mode pratiqué par une nombreuse jeunesse, aussi bien les garçons que les filles. Naturellement, aucune comparaison n’est possible, entre le parachutiste et le parachutisme.
" Je ne vous demande pas la richesse, Ni le succès, ni même la santé. Tout cela, mon Dieu, On vous le demande tellement Que vous ne devez plus en avoir. "
Dit elle encore. Malgré une solde supérieure, n’espérez pas acquérir la richesse aux troupes aéroportées ; une disponibilité et un dévouement de tous les instants sont la règle, votre vie familiale passe à l’arrière plan, et bien souvent les aléas des opérations, ou des garnisons vous feront célibataires géographiques. Les exigences imposées demandent beaucoup d'efforts et de volonté, être parachutiste c'est d'abord une aventure "d'Hommes" ~~ ¤¤¤ ~~ ¤¤¤ ~~ Mais pourquoi accepter tout cela ? ~~ ¤¤¤ ~~ ¤¤¤ ~~ "Chaque homme est une sentinelle, écrivait Saint-Exupéry, et chaque sentinelle est responsable de l'empire tout entier".
Véritables "enfants du malheur de leur pays", voués aux missions les plus risquées et les plus insolites, de 1940 à 1962, ils n'ont pratiquement pas cessé de combattre dans cet esprit, dans les circonstances et sous les cieux les plus divers. Que cherchent-ils? Il n'y a pas de réponse à cette question, nous dirons simplement qu'ils ont l'esprit patriotique. Peut être plus marqués, plus conscients que d’autres des dangers auxquels notre civilisation est exposée, ils se sont mis au service des autres. Ils cultivent des valeurs de générosité et de disponibilité. Charles De Gaulle, que l’on ne peut soupçonner de complaisance à leur égard : il ne les aimait pas (sauf lorsqu’ils l’ont ramené au pouvoir), a écrit d’eux :
" Pour les Parachutistes, la guerre ce fut le danger, l’audace, l’isolement. Le but fut atteint, la victoire remportée. Maintenant que la bassesse déferle, Eux regardent le ciel sans pâlir et la terre sans rougir. " ~~ ¤¤¤ ~~ ¤¤¤ ~~ Mais le parachute, c’est quoi ? ~~ ¤¤¤ ~~ ¤¤¤ ~~ Outil de mise à terre des troupes aéroportées, il n’a pas d’origine réellement connue. Dès l'antiquité, les acrobates chinois utilisaient des parachutes de bambou et de papier pour divertir leur public et, des siècles plus tard, Léonard de Vinci (1452 - 1519) dessina une ébauche de parachute. En 1783, Sébastien Lenormand, physicien français se laissa tomber de la hauteur d'un premier étage en tenant un parasol dans chaque main. C'est lui qui aurait donné son nom au parachute. Jacques Garnerin, à Paris le 22 octobre 1797 à 5h28, effectua le premier saut en parachute de l'histoire. II s'éleva en ballon au-dessus du parc des Mousseaux (actuel parc Monceau) et coupa à une altitude d'environ 800 m la corde reliant le ballon à la nacelle. Celle-ci descendit, suspendue à un parachute. Deux années plus tard eut lieu le premier saut féminin, (le 12 octobre 1799), effectué par une élève de Garnerin qu’il épousera plus tard, Jeanne Labrosse. Garnerin (1769 - 1823) fit breveter son parachute le 11 octobre 1802. La première descente effectuée depuis un avion eut lieu au dessus de St Louis (Missouri) le 1 mars 1912. Elle est à porter au crédit du capitaine américain Albert Berry, qui sauta d'un biplan.
La prière continue disant :
" Donnez-moi, mon Dieu, ce qui vous reste, Donnez-moi, ce que l'on vous refuse. Je veux l'insécurité et l'inquiétude. Je veux la tourmente et la bagarre. Et que vous me les donniez, mon Dieu, Définitivement. Que je sois sûr de les avoir toujours, Car je n'aurai pas toujours Le courage de vous les demander. " Après un passage à la BETAP (école des Tap) nous embarquâmes pour une traversée de la Méditerranée. Là nous trouvâmes l'insécurité et l'inquiétude. Toutes les turpitudes que nous pensions avoir endurées n’étaient rien, à côté de la confrontation avec le « cas réel ».
La prière dit aussi :
" Donnez-moi ce dont les autres ne veulent pas "
Nous fûmes exaucés. Qui voudrait avoir à ramasser des morceaux d’enfants déchiquetés par des bombes cachées dans des bus scolaires ? Qui voudrait avoir à relever toute une famille, bien alignée sur le chemin menant à leur ferme, du grand père au petit garçon âgé de deux ans, tous, je dis bien tous, violés et égorgés ?Nous le fîmes. " Mais donnez-moi aussi Le courage et la force et la foi, Car vous êtes le seul à donner Ce que l'on ne peut obtenir que de soi. " Dit enfin la prière. A raison, car il en faut de la force et de la foi. Pour accomplir ce que plus tard il nous sera reproché. Puis ce fut le saut sur Bizerte. Qu'elle était belle ma descente lors de mon premier saut, comparée à celle-ci où, tiré comme un pigeon d’argile, on se balance au bout de ces vingt quatre suspentes, en espérant arriver au sol en vie, le plus rapidement possible. Enfin, revenu sur notre terre de France amputée, je repassais à l’école des troupes aéroportées et devint à mon tour moniteur ; je pus dès lors me consacrer exclusivement à l’instruction, m'éloignant de cette partie de mon métier, que je n’aurais jamais pu imaginer quelques années auparavant. ~~ ¤¤¤ ~~ ¤¤¤ ~~ Qu’en est il aujourd’hui ? ~~ ¤¤¤ ~~ ¤¤¤ ~~ Ayant maintenu des contact étroits, je crois pouvoir dire que la relève est bonne ; il est juste de constater que les paras actuels semblent avoir, et cela me met du baume au cœur, repris le flambeau et l'esprit des anciennes générations. N’oublions pas que ce sont les évènements qui commandent et que la grandeur du para comme sa force c'est de savoir s'adapter au cours des choses. Maintenant à toi que cette carrière tente, sache que : "L'esprit para ” est un style de vie, une manière d’être qui trouve ses fondements et son expression dans la volonté de vaincre, de se surpasser, comme ça, pour se faire plaisir, mais aussi pour les autres, ceux qui seraient sans défense. Sans cet “esprit para” le parachutiste ne serait qu’un soldat aéroporté.
“ ... Il s’est jugé perdu puisqu’il était surpris Sa retraite coupée et tous ses chemins pris Alors il a saisi dans sa gueule brûlante Du chien le plus hardi la gorge pantelante Et n’a pas desserré ses mâchoires de fer Malgré nos coups de feu qui traversaient sa chair... ”
Vigny - La mort du Loup
La souffrance sera ton lot quotidien. La vie, tu la croqueras à pleines dents, elle sera la page sur laquelle tu écriras tes expériences. Mais la mort sera ton amie, elle cheminera toujours à tes côtés. Mais sache aussi que je n’ai jamais rencontré, qu'il soit appelé ou engagé, un seul para qui ait regretté son engagement parmi nous.
" La vie ressemble à un conte; ce qui importe, ce n'est pas sa longueur, mais sa valeur. " Sénèque Très conscient, de sans doute heurter certains d’entre vous, d’ennuyer les autres, j’ai volontairement raccourci ce récit qui dans sa forme initiale faisait le double de longueur. Après de longues cogitations, il m’est apparu impossible, d’illustrer mes propos de certaines photos dont je dispose. C’est navrant pour la compréhension mais c’eut été du voyeurisme. Je remercie ici ceux qui auront pris la peine de réellement me lire.
-- Un para du 3 de chez NOIR -- ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- TES FILS BRETONS Tes fils Bretons, morts pour la France Ont espéré, sainte Anne, en toi Accorde leur la récompense De leur amour et de leur foi 1- Là-bas bien loin de l'Armorique Tombèrent ceux que nous pleurons Ceux dont la mort fut héroïque Et nous rend fiers d'être Bretons 2- S'ils n'ont hélàs pas d'autre tombe Que la tranchée ou l'Océan Nous savons bien que lorsqu'il tombe Le Breton meurt en espérant 3- Ils ont offert le sacrifice De leur jeunesse en pleine fleur Pour qu'à nouveau sur nous surgisse Avec la Paix le vrai bonheur
J. JOUAN ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Ce qu'il a de bleu, c'est le ciel qu'il aime, c'est les coups reçus, ou la fleur au bout de son fusil. Ce qu'il a de blanc, ce n'est pas la peur, c'est son esprit pur comme les ailes de l'archange. Ce qu'il y a de rouge, chez un para, ce n'est pas la honte, c'est son béret, ou le sang versé par ses camarades.
Brevet 169296 ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- A Assia. Antinéa. Enfant, j'avais lu le roman de Pierre Benoît; "l'Atlantide", la description de la Reine Antinéa par l'auteur avait particulièrement impressionné le jeune lecteur avide d'histoires extraordinaires que j'étais. Cette reine flamboyante avait éveillé les sentiments qui couvent d'ordinaire dans le coeur des préadolescents, et je me faisais du cinéma, aujourd'hui on dirait "un délire", où se mêlait les élans chastes du chevalier, et les émois plus troubles du petit mâle. Bref, Antinéa était mon héroïne. Plus tard, un tout- petit peu plus tard, les choses de la vie m'ont, par la réalité qu'elles révélaient crûment, fait oublier mon irréel amour de jeunesse. Et un jour, j'ai rencontré Antinéa. Elle n'était pas vêtue de riches atours, et ne régnait pas sur un peuple guerrier. Je n'étais pas un explorateur savant. Et l'Atlantide était une mechta. J'étais cabot, chef d'équipe de voltige. Le stick auquel j'appartenais avait probablement tendu cette nuit là une embuscade, vaine comme le plus souvent, et on progressait sur un sentier de chèvres vers le point de ramassage, où nous attendaient les camions et les camarades en couverture. Il faisait froid, et il bruinait; du crachin Breton en plein djebel !! Notre seul réconfort avait été au petit matin, un cube de soupe de pois dilué dans un quart d'eau chauffée sur un petit feu de bois, agrémentée de pain de guerre: Le pied !! Mais on aimait ça ! Mon équipe était de jour, nous ouvrions donc la marche en fourrageant comme d'habitude. Des lambeaux de brume nous enveloppaient parfois, et les djellabas imbibées commençaient à se faire lourdes. On cheminait sombrement, quand sur le flancs opposé d'un talweg où nous venions de déboucher, et tout au fond d'une pâture où broutait une vache étique nous avons distingué un gourbi, à cent mètres environ. Il semblait abandonné, mais nous avons redoublé de précautions, et comme la piste nous menait dans sa direction, nous avons continué d'avancer. Une courte rafale nous a invité à nous accroupir, et j'ai pensé que nous allions changer de statut, et devenir, de chasseur; gibier. Une deuxième rafale un peu plus longue, nous a fait comprendre que c'était un des nôtres qui avait tiré, et que bien sûr il avait manqué sa cible. Nous avons attendu les ordres, et le renseignement est remonté; "un des gars en serre file avait vu un gus se sauver au fond du pré, il l'avait raté". Le sergent m'a alors enjoint "d'aller jeter un oeil dans la baraque". Nous sommes descendus, couverts par le reste du stick vers la maison, en tirailleur. Comme dans toutes ces maisons du bled, il n'y avait pas de fenêtres, mais une seule porte qui donnait dans la cour centrale..Deux petits bâtiments rectangulaires l'encadraient. Des poules picoraient sur la terre battue. L'un de nous est resté en protection à la porte, et nous sommes entrés. Nous nous apprêtions à explorer les quatre pièces qui donnaient sur la cour, quand "Antinéa" est apparue. Elle est sortie de la deuxième pièce à gauche, elle en a franchi la porte, et s'est avancée. Elle était assez grande, paraissait vingt cinq ans au plus, son corps mince et sculptural était valorisé par ses pauvres hardes et son pantalon bouffant, elle portait un petit foulard sur la tête, d'où s'échappaient de longs cheveux châtains qui se répandaient en toison, très bas sur son dos. Elle marchait pieds nus, avec une noblesse naturelle, foulant la terre de la cour souillée par les fientes des poules, comme si elle effleurait le marbre d'un palais. Elle avait le port majestueux d'une souveraine. Son visage ovale à la peau mate était impassible, elle ne montrait pas la terreur qui devait l'habiter, elle, qui se trouvait face à cinq soldats haves, barbus, armés jusqu'aux dents, terribles dans leur accoutrement. Elle avait tout à craindre, mais elle se tenait cambrée avec juste un soupçon de défi tranquille, mais apparemment indifférente. Je n'en revenais pas, je fixais ses beaux yeux verts, et les tatouages bleus sur son front et ses joues. Nous étions pétrifiés, on s'est entre-regardés, étonnés par cette vision irrationnelle, mais déjà subjugués. Son comportement n'était pas celui des femmes du coin, qui la plupart du temps se maculaient le visage d'excréments dans la crainte d'être violées. Les fellaghas, ne devaient pas s'en priver d'ailleurs. Mais savait-elle à qui elle avait affaire de prime abord? Avec peine, je lui ai posé les questions d'usage en m'adressant à elle avec un déférence involontaire, presque dictée par l'étiquette. Elle nous a mené près de son grand-père, un petit vieux qui se trouvait assis par terre dans la première pièce à gauche, qui avait les yeux blancs d'un aveugle, et qui crachait continuellement dans un bol, puis, dans ce qui devait être sa chambre, où il y avait un coffre duquel elle a sorti les papiers du vieux, les siens et ceux de son oncle; un ancien soldat de l'armée Française, qui s'était battu contre les Allemands, et avait ensuite fait l'indo. Son livret militaire attestait de ses états de service, et de ses nombreuses citations. Il avait fini sous-off. D'après ce que j'ai pu comprendre de ce qu'elle me disait, c'était sûrement tonton qui avait essuyé les deux rafales. Nous avons fouillé le reste sans rien trouver d'intéressant pour nous. C'est à dire aucun indice pouvant laisser supposer un quelconque commerce avec les fells, mais allez savoir.... Il fallait partir, on s'est dirigés vers la porte principale, nous arrachant à cette étrange torpeur qui nous avait envahis, et on est sortis la tête basse, je me suis retourné, elle était plantée au milieu de la cour et nous regardait d'un air absent, comme si elle congédiait des ambassadeurs importuns. Je lui ai fait un signe de tête, presque une courbette, j'ai failli écrire une révérence. On a rejoint le stick, j'ai rendu compte, me bornant à dire ce que j'avais vu; c'est à dire un vieux, et un belle femme, c'est tout, je n'avais pas envie de raconter la Reine. L'apparence supposée de l'oncle collant avec celle de l'homme qui avait pris la fuite, nous avons repris le chemin. On a continué à ouvrir la piste, les autres avaient une drôle de bobine, entre nous on communiquait par gestes, ou par onomatopées, on n'a pas parlé. Et je me demandais ce que faisait ce personnage féerique dans cet endroit improbable perdu dans la montagne, mes équipiers devaient se poser les mêmes questions, et naturellement plus on s'éloignait, et plus l'événement devenait surnaturel. Plus tard dans la journée on a pris les camions et on est rentrés. Le soir ou le lendemain, nous sommes allés à Orléansville avaler un steak-frites, et boire une bière, ou plusieurs, à la Rotonde ou ailleurs.... Nous avons comme d'habitude parlé de tout et de rien, tournant tout en dérision, mais aucun de nous n'a évoqué la fille. Personne n'a émis de regret, ni ne s'est permis de commentaires, à croire qu'on n'avait jamais participé à cette opération !! Non, rien. Nous avons tous, tacitement, enfoui au plus profond cet épisode étrange, à jamais, comme si nous étions conscients d'avoir chacun, un secret. Ou bien avions nous rêvé, et personne ne voulait raconter son rêve aux autres, ou bien étais-je le seul à avoir rêvé, qui sait? En ce qui me concerne, je n'ai raconté cette histoire, qu'une seule fois, beaucoup, beaucoup plus tard, et uniquement à mon épouse. Tout peut arriver dans le djebel noyé dans la brume. En tous cas, moi, je suis sûr d'avoir vu Antinéa.
"ANONYME" ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- LETTRE D'UN PARA Mon coeur,
Ce soir, je t'écris. Mon coeur, nous partons cette nuit. Dehors, me glacent les rafales de pluie .. Et j'ai peur aussi. J'entends les rires des copains, Qui trichent en jouant aux cartes, Et qui font semblant de rien; Le temps s'échappe... En plongeant dans le ciel de France, Je murmurais ton prénom, J' aurai besoin d'un peu de chance Pour revoir un jour la maison. Si, sur moi, l'enfer se déchaîne, Dans le tonnerre et les éclairs,
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Il me suffira d'un « Je t 'aime » Pour me garder dans ta lumière. Ce soir, j'ai le mal du pays, Je pense à la vie là-bas... Ta mère, ses gâteaux de riz; Ton père, son harmonica. J'entends toutes tes prières, La nuit, qui traversent les mers. Mon Dieu...Comme ta tendresse Me bouleverse. Si la terre devait m' engloutir Sous la pâle clarté des étoiles, Tu serais mon dernier soupir Avant que mon âme se dévoile. |
JEAN -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- MERCI LA VIE
Une chance sur deux, ils avaient dit Entre les mains de « DESTINEE « j’ai mis ma vie J’ai pesé le bien, le mal de cette vie, Que de l’enfer ou paradis Dieu avait choisi Je me souviens alors d’avoir pensé A celle qu’il y a six ans m’avait quitté Qu’elle m’attende dans le hall d’entrée De faire en sorte qu’elle me garde dans les cieux Une petite place auprès de Dieu Surpris en revenant sur terre Que de ma vie il fallait faire Dédaigner le mal, choisir le bien D’oublier cet accident de parcours De mes petits et grands enfants donner l’amour A mes camarades et amis d’Algérie pour toujours Fidélité et Amitié
Para commando Michel PETIT, Brevet n° 168167, 14 Août 2006 --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
A TOI COMMANDO
Toi ancien du commando Guillaume Toi qui as combattu pour notre patrie la France Toi qui en Algérie as marqué nos coeurs de ton courage et de tes exploits Toi qui par le sang versé as perdu un ami, disparu pour la France Celui-là même qui grâce à toi, restera à jamais dans nos esprits Toi qui es fier de porter le bérét rouge Toi qui au bout de tes suspentes, guettais la proie comme un aigle.
C'est grâce à toi, commando parachutiste qu'aujourd'hui, Nous , jeunes paras, sommes fiers de porter le bérét rouge, Fiers d'avoir servi le 3ème RPIMa Fiers d'avoir servi entre ces murs remplis de ton histoire, de ta force et de ta foi. Comme toi je suis fier d'être para, Fier de faire partie de cette grande famille. C'est pour cela qu'aujourd'hui, je te rends hommage, Car c'est grâce à toi, si je suis fier d'être para.
Longue vie à toi Commando Guillaume, Et que Dieu te protège.
Texte du 1ère Classe HERVIEU Mickael, 3ème RPIMa de 89 à 92, brevet n°547775 Fils du : 1ère Classe HERVIEU Guy, Commando Guillaume de 57 à 59 , brevet n° 127176 -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
LES ROSES DU PARACHUTISTE
Il était là debout son béret d'une main; De l'autre un bouquet de fleurs, des roses. A ses pieds , sous un tas de terre, fraichement retourné, son meilleur ami, un noir dormait là pour toujours, le corps disloqué. Deux jours auparavant, son parachute s'était mis en torche. Et les 800 mètres qui le séparaient du sol, n'avaient pas duré 20 secondes; Juste le temps de dire une prière. Sa famille, il ya bien longtemps, qu'il n'en avait plus de nouvelles Peut-être est ce à cause de ça qu'on l'enterra comme un chien; Juste un trou, pas même une croix. Et lui, il était là debout son béret d'une main, et de l'autre des roses. Ses lèvres murmuraient une prière , J'ai vu le signe de croix, puis sur la terre fraichement retournée, Il déposa les roses en forme de croix . Et de ses yeux, deux larmes roulaient sur ses joues.
Que l'auteur de ce texte se fasse connaître (merci à HERVIEU Mickael pour nous l'avoir transmis)
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Testament à mes copains:
Vous mes amis mes copains Ma seule famille Je vous lègue ma force d'amour Ma foi en la volonté de vivre et de survivre De toujours se battre pour être le meilleur Sans jamais penser que c'est pour gagner une distinction La richesse ou la reconnaissance Mais seulement que c'est bon de savoir Que l'autre est heureux et vivant. Je vous salue tous et vous remercie de m'avoir aidé à être cet homme que je suis. Votre copain pour l'éternité.
Jacques Delery Cdo parachutiste ( Décembre 59- Mai 62 ) |
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