Le Commandant Pierre Guillaume
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Mémoires du Lieutenant de Vaisseau Pierre GUILLAUME (page 203 dans son livre)
Mon âme à Dieu Mon Corps à la Patrie Mon Honneur à moi
Mon frère avait fait une préparation militaire parachutiste avant de faire Saint-Cyr. A sa sortie il est devenu « bigord », artilleur colonial. Après l’Ecole d’application d’artillerie, il a fait un séjour en Tunisie d’à peu près six mois. A la suite d’un stage de spécialisation à Fréjus, il a obtenu de faire partie des commandos. Il a été affecté au GCMA (Groupement de commandos mixtes aéroportés) en Indochine, au centre Viêtnam, sur les plateaux. Ces unités dépendaient du Capitaine Sassi et du Colonel Trinquier, qui assuraient la charge et l’encadrement, à la fois de la population et des combattants Moïs et Méos des hauts plateaux.
A son retour d’Indochine, mon frère a passé quelques mois au Maroc. Il a ensuite demandé à être affecté à la Brigade de parachutistes coloniaux.
En 1956, le Colonel Gracieux a voulu monter un commando spécial chargé de missions d’informations, de renseignements, et opérant des coups de main. A l’époque, il n’existait pas de commandos parachutistes de ce genre. Il y avait le commando du Tigre et le commando Dam Sam, mais composés d’anciens Vietnamiens. C’était plutôt une troupe un peu particulière, regroupant les parachutistes vietnamiens rescapés de notre lâchage en Indochine.
Mon frère a reçu la mission de former ce commando, qui prendra le nom de commando Guillaume après sa mort. Il devait recruter des parachutistes, des sous-officiers, et assurer leur instruction. Ce commando expérimental était chargé d’une mission d’intervention, de « maquis », de renseignements, de « chouf »(observation), et d’action, dans les zones que l’on ne contrôlait pas en Algérie.(Les activités du commando Guillaume ont servi d’exemple, notamment à la création des commandos de chasse).
Le commando, constitué de volontaires, a suivi une formation particulière semblable à celle des SAS en Angleterre pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a effectué pendant plusieurs mois un stage intensif de commando, à l’Ecole de commando à Bayonne et ailleurs. Au programme, il y avait des marches de nuit, de la topographie, des exercices de tir, de la discipline stricte de mouvement – tirs à balles réelles lors d’exercices en terrain accidenté ou en forêt – des mises en place d’embuscades, du minage et du déminage. Un stage de survie dans les Pyrénées, dans la forêt d’Iraty, au mois de décembre 1956, a terminé la formation de ces parachutistes d’élite. Le commando comportait trois sticks de combat et un stick de commandement.
Au départ, le commando formé et commandé par mon frère dépendait organiquement du 2e RPC. Il a ensuite été affecté en surnombre à la 114é compagnie de Quartier Général le 8 avril 1957, qui était l’unité administrative de la base aéroportée d’Afrique du Nord. Mais en fait, il était sous les ordres directs du commandant en chef en Algérie, le général Salan, tout au moins pendant les premiers mois de son existence.
Le commando Guillaume était, en janvier 1957, composé de cinquante-huit hommes, dont un officier et seize sous-officiers. Il sera rattaché au début de l’année 1960 au GCPRG (Groupement de commandos parachutistes de réserves générales). Lors de la dissolution du GCPRG, le 1er mai 1961, il sera alors rattaché au 3e RPIMa, changeant son indicatif « amarante » en celui de « violet » Sa dissolution définitive interviendra le 1er janvier 1963. Grâce en partie à l’action du colonel Renoirt, le 18 octobre 2003 le Groupement de commandos parachutistes du 3eRPIMa reprenait les traditions, le fanion du commando Guillaume, et son inaltérable devise :
OBSERVE ET FRAPPE
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